J’ai remarqué qu’on oubliait trop souvent une facette cruciale du management toxique. Pourtant, elle concerne beaucoup de monde.
Quand on entend management toxique,
on pense aux managers qui font souffrir leur équipe :
– harcèlement moral
– horaires intenables
– objectifs impossibles
Mais on oublie tous ces managers de l’autre côté du spectre :
Tellement dévoués au bien-être de leur équipe,
qu’ils finissent par ne plus écouter leurs propres besoins.
– Qui veulent être le manager parfait.
– Qui privilégient les besoins des autres 99% du temps.
– Qui s’épuisent à prendre en charge non seulement leurs responsabilités fonctionnelles, mais aussi… la responsabilité inconsciente du « bonheur » de leurs collaborateurs.
Ce faisant, ils s’oublient et glissent vers le burnout :
ils retournent paradoxalement cette toxicité vers…
eux-mêmes.
Petite mise au point si c’est vous :
En tant que manager, vous êtes responsable de :
1. poser un cadre clair, explicite et cohérent : objectifs, attentes de résultats et d’attitude
2. vérifier l’adéquation juste et réaliste entre objectifs et moyens que vous mettez à disposition pour les atteindre (budget, temps, compétence, formation)
3. responsabiliser en clarifiant les conséquences positives (visibilité, promotion, prime…) ou négatives (mauvais rating, absence d’évolution…) auxquelles s’attendre selon leur contribution par rapport aux attentes
4. avoir une attitude respectueuse, bienveillante et propice à la collaboration, pour créer confiance et sécurité
5. donner du feedback factuel et constructif régulièrement pour situer et corriger la performance
Avec ça, vous êtes dans le top 10% des managers, haut la main.
Par contre, en tant que manager :
Vous n’êtes pas responsable du « bonheur » de votre équipe.
Vous ne pouvez pas évitez aux autres d’être parfois déçus, parfois frustrés, parfois mécontents.
Et c’est OK : c’est la vie, et ils sont capables de faire face à ces émotions là.
Vos collaborateurs seuls sont responsables de leurs émotions (qu’ils créent par leurs propres pensées).
Vous n’êtes pas dans votre rôle pour que tout le monde vous aime et soit heureux tout le temps.
Si un collaborateur ne joue pas le jeu, malgré le cadre clair, les ressources, le feedback régulier et le soutien :
ce n’est pas à vous de le sauver ni de le materner.
Le seul bien-être émotionnel dont vous avez la charge, c’est le vôtre.
Et si vous commenciez par là ?