J’observe les bons élèves avancer en autopilote, cochant les cases d’un modèle de réussite illusoire qui les épuise.
Car ce système exploite une faille clé.
Notre blessure d’estime de soi :
L’illusion bien profondément ancrée de ne pas être « assez ».
La croyance que notre valeur est conditionnelle,
et qu’elle ne sera pleine et entière que lorsqu’on aura :
– reçu la reconnaissance du N+1
– obtenu un meilleur titre ou un plus gros job
– gagné plus d’argent
Et don’t get me wrong :
ces objectifs peuvent être tout à fait valables,
si on n’en fait pas dépendre notre valeur.
Mais on les poursuit trop souvent pour les mauvaises raisons.
On court après la promotion,
on enchaîne les meetings,
pour se prouver au monde,
parfois jusqu’au burn out…
sans plus trop savoir si ce qu’on fait a du sens.
Car le système productiviste est une course à toujours plus,
qui à outrance exploite nos ressources humaines,
en nous faisant chercher l’épanouissement à l’extérieur de nous.
Il faut « avoir plus »,
« consommer plus » :
pour seulement alors pouvoir « être plus ».
Pour enfin mériter d’être reconnu,
d’être légitime et à la hauteur,
d’être assez,
d’être enfin digne d’être aimé,
d’être en sécurité.
Car spoiler alert :
C’est à ça qu’on en revient toujours :
la recherche d’amour et de sécurité,
sous toutes les couches de nos gesticulations de surface.
Sortir de cette course à toujours plus,
pour choisir notre version de la réussite :
Ca demande d’inverser le paradigme.
D’intégrer qu’on est déjà,
et depuis toujours,
entièrement digne d’amour,
sans avoir rien à prouver,
malgré ce que nos figures d’autorité ou le modèle de société nous ont laissé penser.
Comprendre qu’on est déjà aujourd’hui capable,
de générer en soi les émotions qu’on cherche à l’extérieur.
De reconnaissance,
de validation,
de légitimité,
de confiance,
de sécurité,
d’amour de soi.
Ca paraît très cliché de dire « C’est l’amour qui sauvera le monde ».
Pourtant plus j’avance, plus je comprends à quel point c’est puissamment vrai.
Et ça commence par l’estime de soi.
